jeudi 6 janvier 2011

Camps de femmes - Brens et Rieucros - Rolande TREMPÉ - Claude AUBACH - Histoire de France 1939-1945 - 63 mn - Université Toulouse II-Le Mirail - 1994




Un film produit avec le soutien du Ministère des anciens combattants et victimes de guerre.
Documentaire "Camps de femmes" - Discipline : Histoire - Classification Dewey : Histoire de France 1939-1945
Durée du programme : 63 mn - Date de réalisation : 01/11/1994
Producteur : Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM - Réalisateur : Claude AUBACH

Le 21 janvier 1939 fut créé, à Rieucros (près de Mende, en Lozère), le premier camp de concentration français, dénomination officielle retenue par le Préfet du Tarn, le 31 décembre 1941. D'abord peuplé par des étrangers suspects, il sera réservé, après la déclaration de guerre, aux femmes étrangères et françaises. Ce camp se déplacera à Brens (près de Gaillac, dans le Tarn) en février 1942, puis à Gurs (Pau) en juin 1944.
Grâce aux témoignages des dernières rescapées, dispersées à travers l'Europe, grâce aussi au regard porté par l'écrivain Michel Del Castillo, interné avec sa mère à Rieucros, ce film retrace la vie quotidienne et les luttes de ces femmes à l'intérieur du camp, internées politiques ou de droit commun, militantes communistes ou résistantes opposées au régime de Vichy, françaises, allemandes, polonaises ou espagnoles antifascistes, juives, prostituées raflées à Toulouse, femmes accusées de marché noir, etc.

Sur l'internement de ces femmes, l'historienne Rolande Trempé apporte une mise en perspective politique et historique, entrecoupée des témoignages de Fernande Valignat Cognet, Dora Schaul Davidson, Reina Melis Wessels, Michel Del Castillo, Angelita Bettini Del Rio, Camille Planque Alvarez, Raymonde David Fitoussi, Colette Sanson Lucas, Janina Socha, Steffi Spira, Ursula Katzenschein.

Le mémorial du Camp de Rieucros

 L'Hiver sur le Camp de Rieucros

L'Auteur : Rolande TREMPÉ, ancienne résistante, professeur d'histoire à l'Université Toulouse II-Le Mirail de 1969 à 1985 et membre de l'équipe "Images et Sociétés", a consacré une partie de ses recherches à la Résistance, notamment en Midi-Pyrénées, et fait un grand travail de recueil de témoignages pour constituer et enregistrer la mémoire des immigrés politiques dans la Résistance.
Outre sa thèse (1969) consacrée aux mineurs de Carmaux de 1848 à 1914 , elle est l’auteur d’une histoire sur « les trois batailles du charbon » en 1989. Elle a publié également, en 1993 chez Scandéditions, un ouvrage intitulé « Solidaires : les Bourses du travail » et a collaboré, avec Maurice Moissonnier, à un travail collectif dont la première partie évoque « la France ouvrière ».

Le film a nécessité l'utilisation d'archives photographiques issues du fonds documentaire de l'Association pour Perpétuer le Souvenir des Internées des Camps de Brens et Rieucros (A.P.S.I.C.B.R.) ou bien d'archives personnelles.

L'Entrée du Camps de Brens - 5 Mars 1942

Liens pour en savoir plus sur les Camps de Brens et Rieucros :
Site de l' Association pour Perpétuer le Souvenir des Internées des Camps de Brens et Rieucros (A.P.S.I.C.B.R.). 
Avec des références bibliographiques, des liens, des témoignages et des photographies...  
Site de l'Association pour le souvenir de Rieucros, créée en 1992.
Association "Souvenir : A la mémoire des femmes du camp de Rieucros"
Site de l'Association. Avec un album de 160 photographies.

Source Canal-U - Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM : Camps de femmes - Rolande TREMPÉ - Claude AUBACH

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Croyances religieuses et Croyances politiques - Marcel GAUCHET - De la religion à l'idéologie, Trajectoires et Dissociation des croyances - 69 mn - UTLS - 2000




Conférence organisée par l'Université de Tous Les Savoirs - Cycle Mission 2000 en France
"Croyances religieuses et Croyances politiques" par Marcel GAUCHET
Disciplines : Sciences politiques, Sciences des religions
Classification Dewey : Théologie doctrinale chrétienne, Science politique

Durée du programme : 69 mn - Date de réalisation : 30/11/2000
Producteur - Réalisateur : Mission 2000 en France

Dans les sociétés modernes, la croyance religieuse a, depuis un siècle, changé de figure. Cette transformation s'est opérée de manière analogue et parallèle dans la sphère politique. Si bien que les rapports du croyant à l'institution religieuse peuvent éclaircir les relations entre la société et l'État. À l'origine de ces bouleversements se trouve une attitude consumériste de l'individu.

Plan et découpage de la conférence "Croyances religieuses et Croyances politiques" par Marcel GAUCHET :
- 01:13 - Présentation
- 04:04 - Introduction
- 16:16 - Le passage de la religion à l'idéologie
- 10:05 - Les trajectoires de la croyance religieuse et de la croyance politique
- 12:32 - La dissociation de la croyance religieuse et de la croyance politique
- 02:22 - Conclusion
- 10:51 - Questions : partie 1
- 12:04 - Questions : partie 2

Marcel GAUCHET : Philosophe, historien

Statut :
- Philosophe, historien,
- Directeur d'études au Centre Raymond Aron,
- Rédacteur en chef de la revue Le Débat (Éditions Gallimard).

Spécialités : L'appauvrissement, la techno-science, la crise de l'État providence, les médias, le travail

Le Blog de Marcel GAUCHET : Gauchet.Blogspot
Source Canal-U - Mission 2000 en France : Croyances religieuses et Croyances politiques - Marcel GAUCHET

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La croyance religieuse - Paul RICOEUR - Le difficile chemin du religieux - La polémique antireligieuse, La violence dans la religion - 79 mn - UTLS - 2000




Conférence organisée par l'Université de Tous Les Savoirs - Cycle Mission 2000 en France
"La croyance religieuse" par Paul Ricoeur - Discipline : Sciences des religions - Classification Dewey : Religion
Producteur - Réalisateur : Mission 2000 en France - Durée du programme : 79 mn - Date de réalisation : 29/11/2000

"En acceptant pour titre de ma communication à ce prestigieux ensemble des conférences 2000, j'ai choisi de lui adjoindre un sous-titre plus problématique : le difficile chemin du religieux. Je me propose, sous l'égide de cet intitulé, de transformer certaines objections et accusations adressées aux croyants en difficultés intimes à leur croyance même. C'est en particulier aux menaces d'intolérance et de violence contenues dans la croyance religieuse que j'ai voulu m'affronter en faisant appel aux ressources d'autocritique que l'intelligence inhérente à cette croyance est capable de mobiliser...
- L'homme capable, destinataire du religieux
- Les difficultés du religieux
- Conséquences"

Plan et découpage de la conférence "La croyance religieuse" par Paul RICOEUR :
- 03:15 - Présentation
- 08:30 - Introduction
- 10:39 - Les ressources du religieux face à cette prévalence de la propension au mal
- 22:59 - La polémique antireligieuse
- 14:46 - Les conséquences du phénomène de la violence dans la religion
- 19:19 - Questions

 
Paul Ricoeur, Philosophe

Biographie de Paul Ricoeur
Né à Valence le 27 février 1913, Décédé à Chatenay Malabry le 20 mai 2005.
Fils d'un professeur d'anglais mort pendant la première guerre, Paul Ricoeur est élevé par ses grands-parents à Rennes. Il rentre à l'université, découvre la phénoménologie de Husserl avec Gabriel Marcel et soutient son mémoire de maîtrise. Après l'obtention de l'agrégation, il commence à enseigner à Colmar. Il apprend l'allemand à l'université de Munich, lit Heidegger et Husserl. Mais la seconde guerre mondiale vient interrompre le parcours intellectuel du philosophe. Engagé, il est fait prisonnier à Dormans. A la libération, il part enseigner au collège Cévenol et rédige un ouvrage sur Jaspers, qu'il a étudié en captivité. Attaché au CNRS, il publie en 1947 son premier ouvrage 'Karl Jaspers et la philosophie de l'existence' et remplace Jean Hyppolite à la chaire d'histoire de philosophie à Strasbourg. Après sa thèse sur la phénoménologie de la volonté, il devient professeur à la Sorbonne puis doyen de l'université de Nanterre, poste qu'il abandonne en 1970, après son agression par des gauchistes. Lassé de la vie intellectuelle et politique française, il enseigne aux Etats-Unis durant trois longues années. De retour à l'université de Nanterre, il devient professeur émérite et continue à enseigner et écrire de nombreux ouvrages. L'herméneutique comme méthode interprétative singulière et complexe reste la problématique fondamentale du philosophe. Selon Paul Ricoeur, l'écriture doit permettre de connaître la réalité obscure de ses intentions.

Paul RICOEUR ou l'exigence de la philosophie
Le 20 mai 2005 mourait Paul Ricoeur, une triste occasion de revenir sur la vie d'un philosophe à l'oeuvre riche et exigeante et de lui rendre hommage... sur Evene.fr : Paul Ricoeur sur Evene.fr
Paul Ricoeur sur le site de la Fnac : Paul Ricoeur sur Fnac.com

"Sur la traduction" de Paul Ricoeur

Source de la biographie : Biographie de Paul Ricoeur sur Evene.fr
Sources audiovisuelles Canal-U - Mission 2000 en France : "La croyance religieuse" par Paul RICOEUR

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L’Essentiel avec Erik ORSENNA, de l’Académie française - Entretien avec Jacques Paugam - 55 mn - Canal Académie - 2010




Emission série "L’Essentiel avec Erik Orsenna" proposée par Jacques PAUGAM sur Canal Académie
Durée du programme : 55 mn - Date de mise en ligne : 10 janvier 2010

Erik Orsenna, de l’Académie française, a son franc parler : il lance ici quelques cris d’alarme, notamment sur l’incapacité à maîtriser la langue, défend les SMS, se révolte contre la tyrannie de l’opinion et l’obscurantisme, tout en relatant quelques moments essentiels de sa vie...
De la légèreté chez Orsenna ? Non. Mais le goût de la vie, la passion du travail, et un fond de stoïcisme, sûrement !

Erik Orsenna a été élu à l’Académie française en 1998, succédant à Jacques-Yves Cousteau. Il a publié, en cette fin d’année 2009, le 4ème volume intitulé de sa série à grand succès sur la langue française : "Et si on dansait ?".
Il répond aux sept questions, toujours les mêmes pour tous les invités de cette série, posées par Jacques Paugam.

Erik Orsenna, romancier et académicien français

    1 ) Dans votre carrière, dans votre itinéraire, quel a été, à vos yeux, le moment essentiel ?

    - "J’ai trente ans, en 1977, je viens de publier mon deuxième roman "La vie comme à Lausanne" et aux éditions du Seuil, je croise une dame que je ne connaissais pas, un peu bougonne, Geneviève Dormann ! Le lendemain, elle m’appelle, elle m’avait lu dans la nuit et veut me soutenir pour le prix Roger Nimier"...

    Quelques semaines après, il reçoit le fameux prix, occasion pour lui de croiser au jury, Dominique Rolin, Antoine Blondin, Jean d’Ormesson, Félicien Marceau, Paul Guimard, Jean Namur, etc...

    Etre admis comme un jeune pair, lui qui, depuis l’âge de 7-8 ans, avec une enfance difficile, rêve d’être écrivain... Son bonheur commence ce jour-là et tout s’est enchaîné : après sa thèse, après Paris-I, il devient maître de conférences à l’Ecole Normale, rencontre Jacques Attali, et puis, en 1981... La vie s’enchaîne sur un moment de bonheur : "Je crois très profondément que le bonheur est bon pour la santé ! Il faut cultiver le bonheur avant que le malheur ne nous rattrape !".

    Economiste avant tout

    Ses engagements politiques ? "Mon premier souvenir adulte, c’est la guerre d’Algérie, je me passionne pour l’évolution de ce pays ; je décide alors d’apprendre l’économie pour comprendre le monde et les nouvelles indépendances. Et je rejoins le Parti Socialiste Unifié (avec Rocard) dont je deviens militant. Et quand François Mitterrand fait appel à moi, je réponds oui. Non pas par tentation des palais nationaux, mais pour exercer mon métier, l’économie du développement".

    Et l’Elysée ? Et Mitterrand ?

    Et notre invité d’évoquer quelques souvenirs de son travail à l’Elysée, ses illusions, ses déceptions aussi. Il découvre le travail en cabinet qui lui permet d’excercer avec passion son métier d’économiste. Et puis il rencontre François Mitterrand : "Un personnage absolument formidable, qui manque beaucoup aujourd’hui, compliqué, difficile, parfois cassant, mais quelle grandeur de vue, quelle manière d’excercer ce magistère de président, quelle culture, quel sens du temps, et donc des hiérarchies !"

    Certes, Orsenna l’a aidé à rédiger ses discours mais surtout à examiner tous les domaines de la culture (il était son conseiller culturel) où il était urgent de prendre d’importantes décisions.

    En 1988, Orsenna reçoit le Prix Goncourt pour "l’Exposition coloniale". "J’avais depuis longtemps l’idée d’un gros roman. Je fais toujours des projets à long terme ! J’ai mis sept ans à l’écrire, tous les matins. Mon éditeur au Seuil, Jean Cayrol, me dit que je peux faire mieux... Et pendant 6 mois, j’ai recommencé, et tout refait. Avec le Goncourt, j’ai acquis la liberté de dire qui j’aime ou pas... Cela m’a donné un immense soulagement".

    Séducteur Erik Orsenna ? "Je gagne du temps, n’étant pas beau, mais j’arrive à mes fins. Je suis d’une terrible obstination et je travaille comme un fou. Le temps est mon allié." Cette dernière constatation permet à notre invité de détailler son rapport au temps et l’importance du temps en démocratie, pour éviter la tyrannie du court terme où l’émotion qui l’emporterait sur la raison...

    2) Quel est l’essentiel à dire sur votre domaine d’activités ?

    " Deux choses qui, au fond, reviennent à une seule : la langue française et la connaissance. La langue est le premier des liens qui unissent les membres d’une communauté et un chef d’oeuvre collectif. Durant douze siècles, des millions de gens ont prêté la main à ce chef d’oeuvre qu’est la langue française. Moins on prête d’attention à la langue commune, moins forts seront les liens qui unissent les individus".

    Erik Orsenna rappelle que Res Publica, c’est la chose commune. Il se rend sans arrêt dans les classes, fait des championnats en rédigeant des lettres de réclamation ou des lettres d’amour.. et il gagne ! pourquoi ? "Parce que j’ai plus de mots pour argumenter". Le voilà qui souhaite faire entrer dans le Dictionnaire de l’Académie des verbes comme "kiffer" ou des expressions comme "j’ai la haine". Laissons-le s’expliquer ! Par exemple sur l’intérêt des SMS (il en envoie trois par jour à ses deux enfants).

    Erik Orsenna parle aussi de l’usage de la langue, des outils modernes de communication, de l’écrit incontournable, et de l’exclusion de ceux qui ne maîtrisent pas la langue (presque un jeune sur cinq à la fin de la 6 ème). "Comment peut-on appartenir à une communauté si on ne parle pas sa langue ?". L’exclusion génère toutes les autres formes de désespoir actif ou passif.

    Deux cris d’alarme !

    Evoquant son expérience personnelle, il raconte que la mère de ses enfants, enseignant le droit en 4 ème année, rencontre un étudiant sur deux qui ne maîtrise pas la langue. Premier cri d’alarme. Et le second : l’obscurantisme. Jusqu’alors, celui qui savait jouissait d’un certain respect. Maintenant il est considéré comme membre d’un complot et en état d’infériorité par rapport à celui qui a une opinion. Tant pis pour les savants, leurs connaissances ne valent rien contre les opinions. "La tyrannie de l’opinion est terrible car c’est de l’obscurantisme".

    Et le travail !

    Notre invité expose ensuite sa manière de considérer le travail : Toute société qui abandonne la valeur du travail court à son déclin. L’important n’est pas le loisir (ce disant, Erik Orsenna, ne rejoint pas les idées socialistes, et il s’en explique ici, notamment sur les 35 h). Et il ajoute qu’il conviendrait également de ne pas mépriser les jeunes en les faisant travailler sans les payer dans des stages inintéressants... par exemple, pendant que d’autres gagnent des millions en jouant !

    3) Quel est l’essentiel sur l’évolution de la société ?

    En résumé, sont importants : La République, dont la langue ; le savoir et non pas l’opinion ; et le travail pour donner un sens à sa vie.

    4) Quelle est la plus grande hypocrisie de notre société ?

    L’argent. "J’ai envie d’avancer une sorte de proverbe : Plus vous êtes inutile, plus vous gagnez d’argent"...

    5) Quel est l’évènement ou la tendance qui vous laisse le plus d’espoir ?

    D’abord ce pasage du G7 au G20. Malgré l’absence de l’Afrique, on commence à aller vers le mieux. On prend conscience des questions à régler à l’échelle planétaire.

    Autre événement qui a frappé notre invité, mais en partie négativement : la création de l’Union pour la Méditerrannée. Il avait pris connaissance d’un dossier chez Roland Dumas pour la création d’une Union pour la Méditerrannée occidentale et seulement occidentale. Et cette proposition semblait raisonnable. Quand on est trop large, on est pris en otage par le conflit du proche-orient. La situation devient bloquée. Par exemple, la réunion des ministres de l’eau, question que connaît parfaitement Erik Orsenna, est bloquée par le litige entre la Ligue arabe et Israël.

    Evoquant la Serbie, la Slovénie, Erik Orsenna en vient à méditer sur les conflits, sur l’urgence de les arrêter dès le début, immédiatement."Le vernis de civilisation est très mince, il faut agir rapidement".

    6) Question plus personnelle : quel a été le plus grand échec de votre vie et comment l’avez-vous surmonté ?

    L’échec vient de ce qu’il a été élevé dans l’idée de n’aimer qu’une seule femme... Cela n’a pas été le cas !

    Erik Orsenna a-t-il la bougeotte ? Il court le monde, mais reste aussi chez lui à Paris ou en Bretagne. Il souffre d’une maladie : ne pas savoir répondre non à la question "pourquoi pas ?" (nom du bateau de Charcot, rappelle-t-il).

    Passion des femmes, passion de la haute mer : la liberté, l’obstination et l’humilité à la fois.

    Incarne-t-il une certaine idée de la "légèreté" française ? Mais qu’est-ce qu’être léger ou être profond ? Il est frappé du manque de curiosité des gens qui n’ont guère envie d’aller ailleurs. Or, lui, il se considère comme un passeur, un promeneur, qui emmène ailleurs. Il ne se dit pas créateur. D’où sa passion pour la science. "Quand on aime les histoires qui racontent le monde, la science, c’est une histoire vraie à un moment donné".

    Pas de frontières pour lui entre le plaisir et le travail. Mais il faut faire au minimum l’effort d’apprendre. C’est ainsi qu’il a appris les grands courants, les forêts, l’astronomie. "Il faut casser la chappe de plomb de l’ignorance". Quel bonheur pour lui de pouvoir parler ou poser des questions aux académiciens des sciences ! Et laissez le raconter son bonheur d’être à l’Académie française et de cotoyer, à l’Institut, tous les autres académiciens, représentants du plus haut savoir.

    Quel personnage de roman aurait-il aimé être ? Fabrice del Dongo de Stendhal ? mais il semble si différent de lui ! "Lui, c’est un vrai homme léger qui ne réfléchit pas ! voilà ce qui me manque !!!".

    Existe-t-il un art de vivre à la Orsenna ?

    - "Regarder quels sont ses regrets et les tuer les uns après les autres. Je suis totalement stoïcien".

    Le point-virgule à l’image d’Orsenna ?

    Dans "Si on dansait ?", il évoque le point-virgule. Car le point-virgule est un passeur, il ne sépare pas, il laisse la continuité mais aussi l’initimité à chacun. Erik Orsenna se sent-il "point-virgule" ? Oui. C’est dit. Il avoue deux passions absolues : Apprendre. Transmettre.

    Heureux, Orsenna ? Certes, mais il n’est pas pour autant passé au travers des difficultés et des souffrances. Une recette ? "Quand on y peut rien, on n’y peut rien. Dans les moments les pires, et il en a connu beaucoup, il y a toujours une ou deux secondes où on peut être heureux. En botanique, les plantes nous apprennent que les "animaux" que nous sommes n’ont pas le monopole du vivant et que, pendant des milliers d’années, elles font du sable ou de l’humus. Elles prennent leur temps".

    7) Et Dieu ?

    Il a répondu un jour : "Dieu, je n’en ai pas besoin". Une telle phrase lapidaire justifie qu’on lui demande de s’expliquer. Il est, dit-il "plus agnostique qu’athée". La théologie lui est totalement étrangère. Car le réel fait, là, défaut. Mais il y a, dans la vie, une règle de base : dire à ceux qu’on aime qu’on les aime.



    Source Canal Académie : L’Essentiel avec Erik ORSENNA - Entretien avec Jacques Paugam - 2010
    Le site internet de Canal Académie : Canal Académie

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